Pour qu’une porte s’ouvre

En vacances et parisienne lors du troisième confinement d’avril, j’en profite pour accueillir M. Essebki, président de l’Union des musulmans de Levallois-Perret, très investi dans le dialogue interreligieux de sa commune et partisan d’un islam républicain : « Un bon musulman, c’est quelqu’un qui aime la France ». 

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De la fraternité assassinée à une fraternité réconciliée

Au sujet de la Déclaration des Evêques de France à nos Frères juifs

En ce temps où s’éteignent un à un les tous derniers survivants des camps de la mort, on ne pourra jamais oublier l’histoire effroyable de la Shoah, conséquence de la haine gratuite et  séculaire des Juifs. « La Shoah ne doit pas être oubliée », affirme le Pape François, « car elle est symbole du point où peut arriver la méchanceté de l’homme quand il oublie la dignité fondamentale de chaque personne ».

Or, aujourd’hui encore, les croyants de confession juive, qui représentent 1% de la population française, sont la cible de plus de 4 sur 10 actes de violence.

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Ce que le jour doit à la nuit

L’hiver s’achève. Bonne nouvelle.

En sus d’une saison amenuisant nos jours, le contexte pandémique n’aura jamais autant confiné nos corps, assombri nos cœurs, enténébré nos âmes.

Cependant, au seuil d’une saison nouvelle, tirant bilan de ces mois passés, je n’aurai jamais autant éprouvé l’adage selon lequel plus la nuit est profonde plus brillante est l’étoile. Des étoiles qui, de découverte en rencontre, se multiplièrent à l’infini dans un enclos de vie pourtant étriqué par nos multiples contraintes et impossibilités.

Et pourtant la lumière fut ! Et elle jaillit !

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En épistolaire, depuis une glaciaire

Depuis le 2 novembre, confinement total en prison, dont l’accès est interdit aux bénévoles1. Aucun allègement. Pas même de couvre-feu.

Alors, pour continuer mes accompagnements, ce ne sera ni en présentiel, ni en virtuel, mais en épistolaire.

Un lien infime, un lien ténu, comme un fil de gant. Des plus précieux. Chaleureux. En ce temps hivernal. 

Mais surtout vital. 

Quand vous êtes surconfinés. Placés à l’isolement. Surcoupés du monde. Dans une cellule obscure. Parce que testés positif à la Covid.

Plus encore : lutter pour conserver l’humour. Pour ne pas devenir fou.

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Bagnard un jour, taulard toujours ?

Bonjour Delphine, qu’est-ce qui vous a motivé pour devenir Visiteuse de prison ?

Une rencontre, une écoute.

La rencontre, d’abord, avec un jeune sortant de prison sur le quai d’une gare. Il était complètement paumé, tout miséreux. Il demandait une pièce pour un café. Plus tard, j’apprendrai qu’on appelle cela une « sortie sèche », quand, libéré, vous vous retrouvez à la rue, sans rien ni personne, sans toit ni travail. 

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En eucharistie

Voilà. Cela fait une dizaine de jours que j’assiste à la messe tous les jours. En toute discrétion, en toute confidentialité. Rassemblement secret comme au temps des Romains, des persécutions chrétiennes. A la limite de devoir présenter un petit poisson tatoué sur le bras, en guise de patte blanche, pour que s’entrouvre la porte.

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Du « décrochage républicain »

Ce vendredi 13 novembre, dans mon collège des Hauts-de-Seine, cinq ans après la tuerie au Bataclan et en terrasses, à la question : « De quoi rêvez-vous pour demain ?», trois élèves de sixième sur vingt-huit d’affirmer : « De quitter la France.

– Pourquoi ?

– Car j’aime pas la France.

– Pourquoi ?

– Parce qu’elle n’aime pas les musulmans ».

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Du « droit au blasphème »

Dimanche 1er novembre au soir. Je suivais avec effroi les dernières manifestations anti-françaises au Moyen-Orient.

Ce lundi 2 novembre, je retrouvais, le cœur en berne, mes petits sixièmes pour une rentrée scolaire particulière. Ter repetita. Je me souviens encore de nos premières retrouvailles, le jeudi 8 janvier 2015 au matin. Pour rendre hommage à l’équipe de Charb, ceux-ci s’étaient exprimés en faisant des dessins. Puis il y eut le lundi 16 novembre après-midi : nous pleurâmes ensemble la mort de ma collègue, leur professeur d’anglais, Estelle Rouat, 25 ans, assassinée parmi tant d’autres au Bataclan. Après les couleurs propres à Charlie, j’optais pour le noir métal d’une encre pour évacuer bien des maux : les élèves écrivirent à Daech toute leur colère. Des plus justes étaient leurs mots.

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Du blasphème

Sur le chemin du collège, je pense aux Grands hommes panthéonisés. À Voltaire notamment. À son combat pour la liberté de penser, de conscience, d’expression. Avec finesse, esprit et intelligence.

Aujourd’hui : le droit au blasphème.

Pardonnez si ce n’est pas politiquement correct, mais je doute que cela soit signe de grand progrès. Pour moi, catéchiste et enseignante, qui tente en permanence d’éduquer mes élèves au Respect (pensé comme devoir et non comme droit) inconditionnel de l’autre, quel qu’il soit, quoi qu’il pense, quoi qu’il croie et quoi qu’il ait fait, je ressens comme un malaise, comme un véritable conflit de valeurs.

Ce matin, il me faudra bien faire attention à chaque mot employé.

Rentrée scolaire,

Lundi 2 novembre 2020

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Samuel, Vincent & Vauban

C’est à l’abbaye de la Pierre-qui-Vire que je me suis retirée durant les vacances de la Toussaint, dans le cœur d’une vaste et belle forêt aux couleurs chaudement mordorées : l’un de ces rares endroits de France où se connecter à Internet reste si laborieux qu’on y renonce de guerre lasse, avant d’en goûter la libération, à sa volonté défendante.

Aussi, après plusieurs jours coupée du monde, sans même attendre mon retour à Paris, connexion immédiate dès le premier village (Saint Léger-Vauban, où naquit le fameux maréchal) : reconnexion avec « le monde » via les ondes pour être au jus des dernières informations. 

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