J’ai mal à mon Eglise.
Mais j’ai surtout de la colère plein le cœur.
De la colère depuis six ans que j’accompagne des personnes détenues, âgées et isolées à Fresnes. Des hommes vieillissants, adorables, à qui l’on donnerait le bon Dieu sans confession. Certains reniés, rejetés, abandonnés par leur famille pour cause d’attouchements, de viols sur enfant, sur mineur, sur adolescent. Des hommes exclus de la société. Perçus comme la lie de la société, y compris au fond du trou – lie harcelée, violentée, tabassée par les autres détenus. Des « pointeurs », qu’on les appelle. Ne veulent pas sortir en promenade, redoutent d’aller à la douche, préfèrent rester pieuter en cellule, des jours, des semaines, des mois, des années durant. Continuer la lecture →