Quand les petits Frères font la parisienne

Pam, pam, pam, mes pas tapent sur le macadam tandis que les musiciens frappent leurs tam tam. Pam, alors que j’essaie de maintenir pam mon sprint pam sur le dernier kilomètre, ce sont les quatre derniers mois qui défilent sur mon fond d’écran visuel au fur et à mesure que la ligne d’arrivée se rapproche de moi…

Il y a quatre mois. Fin juin. La fête de la fraternité. Alors que je savoure et picore de-ci de-là, échangeant sur nos malades, un vent d’enthousiasme détourne ma conversation : Aurélie, Jeanne et Farida me vendent un nouveau projet : « …Porter les couleurs de la frat en courant les six kilomètres de la Parisienne ! ».

Voilà une échéance pour régulariser ma petite pratique de joggeuse du dimanche !

Fin juillet. Inscription confirmée, certificat médical envoyé, programme d’entraînements à exécuter !

Malgré les difficultés pour jogger toutes ensemble, nous sommes parvenues à nous retrouver certains dimanches au bois de Vincennes ou dans les jardins de Bercy.

Se retrouver, mais pas tant pour s’essouffler à l’ouvrage, encore moins pour évoquer les patients, que pour partager un chouette moment, discutailler, bavasser, cancaner …

Bref, se rencontrer, se découvrir un peu plus, tant il est vrai que les histoires humaines ne se tissent et ne s’approfondissent qu’avec des projets (n’est-ce pas Jeanne et Danièle ? Delphine et Farida ?).

Nous avons donc avancé, un pas après l’autre, ensemble et au rythme de chacune, avec, le plus souvent, une pinte de coca en terrasse en guise de récompense ! Mêlant, en ces jours d’été, la sueur à nos éclats de rire.

Des rires… La veille encore, l’excitation, faisant monter le mercure de notre enthousiasme, est à son comble : les mails fusent de recommandations et de malice (merci à notre supporter Philippe !), tandis que les muscles se reposent.

Et ce matin encore, je souriais de contentement sur l’esplanade du Trocadéro, encore silencieuse du prochain grondement des 22 000 coureuses qui s’élèvera tout du long de la Tour Eiffel.

Joggeuses, musiciens, animateurs arrivent de toutes parts et envahissent le terrain. Une marée humaine. L’effet est saisissant. Inoubliable.

L’appartement de Danielle forme comme un petit îlot au-dessus de cette mer piétonne. Nous nous mettons en tenue, nous enguirlandant des cartes de la Fraternité.

Sur le pont, nous échauffons davantage nos cordes vocales que nos muscles par nos plaisanteries et cris sportifs. L’animateur, juché sur son estrade, fait monter l’ambiance. Nous nous serrons les unes contre les autres : 12 petites soeurs qui, au troisième départ, se déploieront dans la vague…

Une première pour les Petits Frères des Pauvres …

Avec, pour l’année prochaine, un premier record de participation à battre !

« Alors prêtes ?

-Yes!!!!

– Feu ! Partez !!!!! ».

On compte sur vous !!!

Pam, pam, pam …. pam, pam … pam………….

(E-Letter Petits frères des Pauvres – Septembre 2010)

A propos Delphine Dhombres

Née en 1975. Oblate bénédictine, bénévole d'accompagnement Petits Frères des Pauvres à la prison de Fresnes, catéchiste, coordinatrice du Dialogue interreligieux (paroisse Saint-François de Sales, Paris XVII) & professeur de Lettres modernes en banlieue parisienne (92).
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