Maux d’ailleurs

On parle encore des migrants aux infos ce soir. 12 libyens en rade.

Je pense à plusieurs de mes amis tunisiens qui me demandent de les aider à venir en France : leur trouver de l’argent, du travail, une place à l’université. Une femme.

Pour en parler, l’un choisira la voie de l’humour via un montage photo ; un autre, à mes Pourquoi ?, évoquera les rêves d’un ami qui a trouvé la mort en voulant traverser la Méditerranée. Ses rêves. Qu’il m’autorise à partager :

« Ce ne sont pas seulement ses rêves, mais mes rêves et ceux de la majorité des jeunes tunisiens. Oui c’est simple mais nos rêves sont nos nécessités. Nos rêves sont « une vie décente ». Nos rêves sont un travail. Nos rêves sont la maison de nos rêves. Lorsque ma mère souffre, je peux l’emmener à l’hôpital et lui acheter des médicaments. Mes rêves sont le sourire que je vois sur le visage de ma mère et de mes frères lorsque je les mets entre mes mains et que je prends une nourriture délicieuse ou une robe.

Nos rêves sont le mariage avec qui nous aimons. Ceux que nous aimons ne vous accepteront pas sans maison. Vous vivez au paradis par rapport à nous.

(…) Je ne songe pas à émigrer en France. Je vais essayer de collecter une somme et de leur acheter une quantité de vêtements jeunes et les vendre pour obtenir un profit. Je vais continuer dans cette voie. »

La baraka Abdelkader, la baraka !

A propos Delphine Dhombres

Née en 1975. Oblate bénédictine, bénévole d'accompagnement Petits Frères des Pauvres à la prison de Fresnes, catéchiste, coordinatrice du Dialogue interreligieux (paroisse Saint-François de Sales, Paris XVII) & professeur de Lettres modernes en banlieue parisienne (92).
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