« Explique-moi papa, c’est quand qu’on va où ? »

J’ai pas choisi de vivre ici entre la soumission, la peur et l’abandon. J’men sortirai, je te le jure, à coup de livres, je franchirai tous les murs Envole-moi, Jean-Jacques Goldman (Caroline)

 Pour moi, ma fille, la vie aussi n’est pas facile. On est dans la même galère. Moi aussi j’ai envie de dire « halte à tout ». La vie n’est pas facile donc des fois je ne vais pas au travail. Car là-bas c’est pas le paradis.

J’ai une idée dans ma tête ma fille. Fais tes bagages, prends toutes les choses qui sont précieuses à tes yeux bleus. Nous partons loin, très loin.

Personne ne pourra nous rattraper, nous donner des ordres. Et on fera tout ce qu’on veut. Car dans ce pays il y a trop de misère.

Viens ma fille, allons prendre l’avion pour partir loin, partir où tu veux, dans un monde de paix où le bonheur et la bonne humeur règnent sans cesse. (Lucas)

Je viendrai te chercher pendant les vacances d’été et nous ferons le tour du monde (…). Nous prendrons tout notre temps pour traverser tous les continents. Devant les montagnes ou face à la mer, avec le soleil ou sous le ciel étoilé, nous vivrons des moments que tu ne peux même pas imaginer. Tu feras mille et une découvertes, toutes faites de saveurs et de couleurs qui rempliront ton coeur d’une lumière étincelante et t’éclaireront sur le chemin du bonheur. (Ophélia)

Mais voyons ma fille, tu dis que t’as cinq cent lignes,

mais quand j’étais petit, c’était la même discipline.

Moi aussi je travaillais pour pas un rond,

mais à l’école j’faisais pas l’con.

Tu dis que plus tard tu vas devenir chômeuse

arrête d’être pressimiste et sois heureuse.

En plus tu me dis : « C’est quand qu’on va où ? ».

Travaille d’abord et j’ t’emmène au Pérou.

Mais au moins ma fille, t’iras pas chez « Fout-rien »

car à l’école tu travailleras bien

(Sinké)

Il faut investir jeune et récolter plus tard. Regarde autour de toi l’aisance et la richesse ne s’obtiennent qu’en travaillant et en ayant de beaux diplômes. Alors sois positive et optimiste. Investis pour ton avenir. (Datis).

 Tu t’es prise cinq cent lignes

A cause de ta mauvaise discipline.

Alors aujourd’hui,

Tu seras punie !

Avec toutes les matières,

De toute la Terre ;

A apprendre,

Pour défendre,

Toute la journée

L’humanité.

Nous allons maintenant,

Vers l’avant !

(Alexis)

L’éducation est un espoir et une chance de réussir (…).

Plus tard tu comprendras, il y a un futur ma fille. (Eliott)

Tout ce que ton lourd cartable contient

ne sont que des richesses

qui te permettront d’être un poète

et une rebelle plus tard. (Maxime)

Tout ce que je peux te dire, c’est que le travail paie toujours et que tu ne travailles pas pour rien mais pour plus tard. Je sais que le monde est plein d’injustice, mais il faut s’accrocher, rester optimiste et croire en l’avenir. (Camille)

 Tu n’es pas contente de la société moderne,

mais il ne suffit pas de râler ou de tout détruire.

Construire, c’est bien plus compliqué.

(Jacques- Alexandre)

Je vais t’expliquer ma fille

Que tu n’es pas là pour jouer aux billes,

Cela sert à t’instruire

Même si tu dis qu’il n’y a rien de pire.

Tu dis aussi qu’apprendre

Cela te donne envie de te pendre,

Mais surtout n’oublie pas

Qu’un jour cela te servira.

Cela est vrai qu’au début

Tu te diras : « Je n’en peux plus ! »

Mais surtout accroche-toi

Ton avenir en dépendra.

(Corentin)

 (Citations de rédactions, 5èmes – Collège Georges Seurat – Septembre 2011)

 

A propos Delphine Dhombres

Née en 1975. Oblate bénédictine, bénévole d'accompagnement Petits Frères des Pauvres à la prison de Fresnes, catéchiste, coordinatrice du Dialogue interreligieux (paroisse Saint-François de Sales, Paris XVII) & professeur de Lettres modernes en banlieue parisienne (92).
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