« I have a dream »

Elles sont seules, assurément, d’une solitude absolue qui les a coupées de tout lien social auquel se rattacher. Elles sont la plupart du temps sans famille ou sans proches, en état de fragilité physique (aphasie, …), psychologique (angoissé, anxieux, désocialisé …), psychique (démence, maladies de parkinson ou Alzheimer). Parfois, à ces sombres tableaux cliniques, s’ajoute le handicap (amputation, paraplégie …), voire la maladie grave (cancer, hépatites, …), et pour certains, l’indigence de surcroit.

Ces exclus de chez les exclus, ces pauvres parmi les plus pauvres sont des personnes détenues âgées ou très âgées, malades, dépendantes ou en fin de vie. Il y en aurait plus de 7.300 en France, soit 5 fois plus qu’il y a 10 ans.

L’action commencée en 2002 auprès de ces personnes à l’hôpital carcéral de Fresnes est pleinement en phase avec notre projet associatif d’accompagner dans l’ici et le maintenant des souffrances et des désespoirs de personnes qu’un parcours de vie a blessé. La mobilisation d’une équipe de bénévoles dédiée à ce projet spécifique d’accompagnement en milieu carcéral a permis une présence fraternelle en 2010 auprès de 135 personnes hospitalisées dans un partenariat constructif avec l’administration pénitentiaire et les personnels médicaux-sociaux.

Il y a 22 ans était créée la fraternité « accompagnement des personnes malades ». Son savoir-faire se diffuse – trop lentement à mon gré – dans le réseau des petits frères…

N’attendons pas trop longtemps pour apporter notre présence à ceux qui sont confiés à une administration chargée de surveiller, non de réinsérer faute de moyens ! A nous de défendre le « prendre soin » que mérite tout être humain dont la dignité reste inaliénable y compris à l’égard des personnes de plus de 60, 70, voire 80 ans…. Nous sommes là au cœur d’un vrai débat de société, pour l’instant occulté, comme l’est la mort et notre condition de mortels.

Bien sûr, dans le groupe petits frères, il faut laisser la liberté aux équipes de choisir leurs accompagnements de publics précaires, vieillissants, à la rue …

N’empêche qu’une mobilisation dans quelques grandes villes comme Lille, Marseille, Lyon, Toulouse, Bordeaux ou Nantes capitaliserait sur notre expertise, faciliterait un partenariat avec d’autres associations, l’octroi de moyens supplémentaires et une reconnaissance nationale des pouvoirs publics (cf. Secours Catholique et Croix-Rouge).

Interrogeons-nous  régulièrement sur les personnes âgées qui doivent être accompagnées et pour lesquelles trop peu d’associations se mobilisent !

« I have a dream »… Oui, je rêve qu’un jour le mouvement prenne corps auprès d’une grande partie des équipes d’action des petits frères des Pauvres : fraternités, antennes, associations Amis …

Philippe Le Pelley Fonteny

Bénévole de la Fraternité Accompagnement des personnes malades

Membre du Conseil d’Administration

A propos Delphine Dhombres

Née en 1975. Oblate bénédictine, bénévole d'accompagnement Petits Frères des Pauvres à la prison de Fresnes, catéchiste, coordinatrice du Dialogue interreligieux (paroisse Saint-François de Sales, Paris XVII) & professeur de Lettres modernes en banlieue parisienne (92).
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