Un petit pas de côté, ensemble

Bonne nouvelle depuis la sfaP1 !

photo-063Que l’on parle de démarche, de culture ou de soins, le palliatif ne s’est jamais autant parlé, pensé, durant ce congrès2(et quoi qu’en disent les Unités de soins dédiées à la « fin de vie »), qu’ancré de plein-pied dans le monde, le social et la vie.

Ainsi, loin d’une fermeture, d’un repli hospitalier, d’une relation unilatérale entre médecin et malade, le palliatif se rêve, se veut, s’espère de plus en plus décloisonné et dynamique : une ouverture et une communication nécessaires entre spécialités et acteurs d’un même terrain. Médecins, infirmiers, certes, mais aussi bénévoles, aumôniers, aromathérapeutes, réflexologues, que sais-je encore, tous oeuvreraient, idéalement, ensemble, à la même enseigne, pour le bien de chaque personne malade.

Autant d’approches, de regards croisés, d’écoutes et de prendre soin pour accompagner au mieux le patient dans un ajustement holistique du meilleur qui se cherche sans cesse, avec humilité. Jusque dans la démaîtrise parfois. Jusqu’à oser. Jusqu’à accueillir l’inattendu, l’imprévu, sinon l’incertitude. Sans culpabiliser.

Accueillir la créativité surtout, « pour que l’impossible d’ici, de l’instant » du souffrant, « devienne le possible d’ailleurs, de demain »3. Plus apaisé.

Les « possibles » d’une médecine plus humaine ? Voilà ce à quoi réfléchissent, s’emploient nombre de professionnels et de bénévoles de tous horizons.

Tout un chemin. Des chemins. Convergeants.

Et de rappeler que, dans notre culture de l’immédiateté et de l’efficacité attendue des traitements, cela demande du temps, aussi, pour entendre l’autre autrement, derrière la souffrance. Du temps, pour voir le monde autrement, par-delà la souffrance. Avec sa petite musique comme avec ses silences, ses couleurs, sa saveur, son parfum. A retrouver. Comme l’eau de lavande du film d’I. Brocard, Ma compagne de nuit, qui ouvre le dernier sourire de Julia à la mort, à la vie.

N’être tout au plus qu’aux côtés du patient, ou, comme l’a si joliment exprimé l’un des intervenants, n’être « qu’un pas de côté » dans un prendre soin pluriel, et décalé parfois, afin de l’aider à « porter l’intranquillité de la situation (…), (afin de) porter, à plusieurs, la charge anxieuse de la confrontation impossible avec la mort »4.

Delphine, bénévole

Retour sur le Congrès de la sfaP – juin 2016

« De l’impossible vers les possibles »,

pour les petits frères des Pauvres

1 Société Française d’Accompagnement et de Soins Palliatifs

2 Congrès sfaP 2016, « De l’impossible vers les possibles »

3 Tanguy Chatel, sociologue

4 Lydwine et Jérôme Alric, psychologues, communication : Du vœu de secourir l’autre à l’éloge de la tranquillité

A propos Delphine Dhombres

Née en 1975. Oblate bénédictine, bénévole d'accompagnement Petits Frères des Pauvres à la prison de Fresnes, catéchiste, coordinatrice du Dialogue interreligieux (paroisse Saint-François de Sales, Paris XVII) & professeur de Lettres modernes en banlieue parisienne (92).
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